Les anciens combattants de 14-18
CONNAÎTRE NOS POILUS
Voici quelques statistiques sur les 321 poilus
revenus de la guerre identifiés dans les fiches ci-dessous :
(la recherche n'est peut-être pas exhaustive mais quasiment).
Nombre de fiches | 321 |
Nombre de blessés | 98 |
Nombre de malades | 43 |
Nombre de prisonniers | 35 |
Temps moyen de campagne (jours) | 1342 |
Temps maximum de campagne (jours) | 2164 |
Temps moyen de captivité (jours) | 894 |
Temps maximum de captivité (jours) | 1617 |
Nés à Bouaine | 236 |
Infanterie | 208 |
Artillerie | 58 |
Ce sont trente années de conscrits, des classes 1899 à 1919, qui ont participé à la campagne contre l'Allemagne :
Infanterie | 208 |
Artillerie | 58 |
Génie | 15 |
Infanterie coloniale | 15 |
Train des équipages | 13 |
Dragons | 7 |
Commis et Ouvriers Militaires | 6 |
Infirmiers militaires | 6 |
Cavalerie | 5 |
Chasseurs à pied | 4 |
Gardes des voies | 4 |
Service auxiliaire | 3 |
Hussards | 2 |
Tirailleurs | 2 |
Zouaves | 2 |
Équipages de la flotte | 2 |
Aviation | 2 |
Infanterie de marine | 1 |
armée active | 152 |
réserve armée active | 73 |
armée territoriale | 60 |
réserve armée territoriale | 14 |
autres | 18 |
engagé | 4 |
St Philbert de Bouaine | 237 |
Vieillevigne | 17 |
St Colombin | 11 |
Rocheservière | 9 |
St Étienne de Corcoué | 8 |
La Planche | 6 |
Legé | 4 |
Montbert | 4 |
St André Treize Voies | 4 |
Les Brouzils | 3 |
Les Lucs sur Boulogne | 3 |
St Sulpice le Verdon | 2 |
Chavagne en Paillers | 1 |
Falleron | 1 |
La Bernardière | 1 |
La Chevrolière | 1 |
Montaigu | 1 |
Montfaucon (49) | 1 |
Nantes | 1 |
Nozay | 1 |
St Denis la Chevasse | 1 |
St Fulgent | 1 |
St Hilaire de Loulay | 1 |
St Hilaire du Bois | 1 |
St Jean de Corcoué | 1 |
Touvois | 1 |
agriculteur/cultivateur/fermier | 192 |
domestique | 41 |
ecclésiastique | 9 |
forgeron | 10 |
ouvrier | 5 |
instituteur | 5 |
boulanger | 4 |
mécanicien | 4 |
charpentier | 3 |
journalier | 3 |
marchand | 3 |
maçon | 3 |
maréchal-ferrant | 3 |
meunier | 3 |
charron | 2 |
cordonnier | 2 |
employé | 2 |
expert géomètre | 2 |
boucher | 1 |
bourrelier | 1 |
cantonnier | 1 |
cheminot | 1 |
cisailleur | 1 |
coiffeur | 1 |
étudiant en médecine | 1 |
jardinier | 1 |
manœuvre | 1 |
maréchal-ferrant | 1 |
menuisier | 1 |
sabotier | 1 |
vigneron | 1 |
wattman | 1 |
Quand
nos combattants revinrent-ils dans leur foyer ? Pendant les années de
guerre, il n'y eut que les blessés incapables de continuer le combat
qui furent libérés. A partir de 1917, les poilus agriculteurs les plus
âgés furent détachés pour travailler dans leur ferme. Après
l'armistice, ils furent démobilisés tout au long de l'année 1919.
Ces quelques éléments statistiques montrent la grande diversité de situation de nos poilus philbertins. Pourtant ils ont tous été réunis dans ce grand chambardement qui les a conduit à la condition militaire. La lecture des fiches individuelles fournit une idée plus précise de tous ces destins.
Les fiches individuelles de nos poilus (en cours) Noms de A à G
Les fiches individuelles de nos poilus (en cours) Noms de H à V
LE DERNIER DES POILUS - 1990
Auguste Durand - classe 1914 - entouré par des anciens d'AFN
Après le décès du dernier poilu, le drapeau de l'UNC 14-18 fut déposé à
la mairie où il est exposé dans le hall.
LES POILUS, CHAIR A CANON
Nos poilus qui partaient
pour quelques semaines d’une guerre éclair, pleins d’enthousiasme et
gonflés de patriotisme revanchard, ont vite déchanté. Les combats
d'août 1914 furent extrêmement meurtriers. Les soldats sont devenus chair à canon.
En savoir plus sur les erreurs du Général Joffre
Puis la guerre s’est enlisée dans les tranchées pendant quatre ans, requerrant toujours de nouveaux hommes pour remplacer les dizaines de milliers morts au combat certains jours.
A cet effet, l'incorporation
des nouvelles recrues a été avancée pour combler les effectifs
décimés. Autre moyen utilisé, appeler à un nouveau conseil de révision
les conscrits exemptés de service antérieurement pour des affections
graves, ainsi que les conscrits affectés au service auxiliaire
sans qu'ils n'aient jamais été incorporés.
Par miracle, ceux-ci sont devenus alors aptes et sont partis à la
guerre sans guère de préparation.
A Saint-Philbert-de-Bouaine, plus de 60% des 13 exemptés moururent à la guerre, 30% des 13 auxiliaires périrent également.
Le destin des exemptés
Le destin des classés en service auxiliaire et non appelés avec leur classe
LES CONSEILS DE GUERRE
En juin 1915, la lucidité de nombre de combattants leur fait critiquer les ordres imbéciles qui les mènent à une mort inutile. Les officiers de l'arrière composent les conseils de guerre qui doivent faire des exemples pour faire cesser ces insoumissions au mépris de toute justice. Les hommes sont inculpés de refus d'obéissance devant l'ennemi et condamnés à mort. L'un de nos poilus fut pris dans ces affaires truquées :
"Cassé de son grade et remis soldat de 2ème classe le 12 juin 1915, ayant été condamné par le conseil de guerre de la 3ème Division dans sa séance du 12 juin à la peine de mort pour abandon de poste en présence de l’ennemi. Par décret présidentiel en date du 18 juillet 1915, la peine a été commuée en 2 ans de prison. Passé au 22ème Colonial le 1er août 1915."
Il eut la chance de voir sa peine commuée, mais il ne bénéficia pas de la prison et fut renvoyé sur le front. Des officiers sont allés jusqu'à donner l'ordre à l'artillerie de tirer sur nos tranchées pour tuer nos soldats ne paraissant pas suffisamment combatifs.
Déjà,
le conseil de guerre avait été utilisé dès les premières semaines de
guerre. Le mois d'août 1914 fut des plus meurtriers, les fantassins
français étant lancé pour contrer l'artillerie allemande. Les objectifs
fixés par l'état-major ne pouvaient être atteints. La faute fut
imputée... aux soldats qui furent qualifiés de déserteurs, avec toutes
les conséquences dont la peine de mort.
Le cas de Donatien Durand, classe 1912, en témoigne. Il fut condamné le
2 novembre 1914 par le conseil de guerre de la 40ème
Division d'Infanterie à 10 ans de détention et à la dégradation
militaire pour désertion en présence de l'ennemi, et rayé des contrôles
du corps le 3 novembre 1914. Détenu à la Maison centrale de Clairvaux,
il fut enfin réhabilité par arrêt de la cour d'appel de Rennes en date
du 26 août 1915. Sa peine fut suspendue par décision du Général
Commandant de la 40èmeDivision d'Infanterie sous la réserve
que l'intéressé contracta un engagement volontaire pour la durée de la
guerre dans un corps de troupe opérant sur le front. Aussi, il signa
pour la durée de la guerre, le 11 octobre 1915, à Troyes (Aube) au titre
du 37ème Régiment d'Infanterie. Par décret du 15 octobre
1915, Monsieur le Président de la République commua la peine de 10 ans
de détention en cinq ans
de prison.
TÉMOIGNAGES DE NOS POILUS
Les carnets de guerre d'Eugène Naulin - classe 1905 (Contribution de Paul Pichaud)
Le voyage à Salonique d'Augustin Dugast - classe 1909
Des photos du Front réalisées par un combattant philbertin, Paul Dugast - classe 1914
Les objets souvenirs de Clément Pavageau - classe 1895
La balle de Charles Pageot - classe 1903
Les documents militaires de Gabriel Épiard - classe 1912
Les bulletins paroissiaux rapportent la vie des poilus et de leurs familles
LE COURRIER DES POILUS
La correspondance de Charles Cormerais - classe 1893
La correspondance de Ferdinand Cormerais - classe 1899
Les lettres d'Auguste Mandin - classe 1912
Les lettres de Pierre Pichaud - classe 1902
Les cartes postales de Henri Airiau - classe 1914
Une lettre de Lucien Roy - classe 1915
Le courrier d'Aristide Dugast - classe 1916
UN PHILBERTIN AUX ANTIPODES
A la déclaration de la guerre, un philbertin n'a pas répondu à l'appel. Missionnaire installé sur un atoll perdu dans l'Océan Pacifique, Eugène Choblet n'a pas reçu la convocation. Ce lointain exil lui valut de ne pas participer au conflit avec l'Allemagne.
Fils de Choblet Jean-Baptiste et d’Angibaud Marie
Né le 3 janvier 1878 à St Philbert de Bouaine [la Roulière]
MOBILISATION -
Profession : ecclésiastique
Domicile : Iles Gilbert (Kiribati)
Classe : 1898. Numéro matricule de recrutement : 391
Décision du conseil de révision :
Détail des services et mutations :
Appelé à l’activité en vertu du décret de
mobilisation générale du 1er août 1914. N’a pas rejoint son corps,
résidant aux Iles Gilbert (Océanie). Iles qui ne reçoivent que très
peu souvent la visite d’un navire. Pour cette raison n’a pas été
déclaré insoumis. Maintenu service auxiliaire. Visite passée à
Takawa (Tarawa), Iles Gilbert, le 4 décembre 1916. Avis du Consul de
France de Sydney du 5 janvier 1917.
Annales de Notre Dame du Sacré-Cœur
L'armée l'avait
jugé de trop petite taille - 1m55 - pour lui confier un fusil,
mais sa soutane fut considérée comme grandement dangereuse pour
renseignement public et la police eut l'ordre de le chasser
de son couvent... Il se dirigea vers l'Espagne pour achever ses
études... Ordonné prêtre à Barcelone le 17 juin 1905, il fut
désigné pour la Mission aux Iles Gilbert. Après quelques semaines
passées dans sa famille, il fit ses adieux à sa Vendée natale
qu'il ne devait plus revoir, et il s'embarqua pour l'Océanie...
Le 23 décembre 1958, il rend sa belle âme à Dieu [à la station de
Topario, île de Tarawa]. En
savoir plus...
UN
PHILBERTIN DISPENSÉ !