Sous cette rubrique, nous avons rassemblé les témoignages de la présence des philbertins lors des conflits des actions de la France Coloniale, des conquêtes jusqu'aux indépendances.

La conquête de la TUNISIE (1881-1882)

La conquête de l'Algérie achevée, l'armée française souhaite franchir la frontière pour occuper la Régence de Tunis tenue par les Ottomans. Mais cette ambition est contrée par l'Angleterre. La décision d'intervenir est adoptée au début de 1881. Un corps expéditionnaire de 24000 hommes est réuni à la frontière. En avril, la marine débarque dans l'île de Tabarka puis les fantassins entrent dans Bizerte et Tunis. Par le traité du Bardo du 12 mai, le bey accepte le Protectorat de la France. Mais des soulèvements et des insurrections de nombreuses tribus obligent l'armée à se déployer dans tout le pays pour les réduire. La Tunisie fut "pacifiée" à la fin de 1882.

Il est un philbertin qui participa à ces campagnes, Pierre MORISSET résidant à Landefrère. Appartenant à la classe 1879, il fut incorporé au 3ème Régiment de Zouaves le 13 novembre 1880 et envoyé en Afrique dès le 22. Cinq mois plus tard, le 26 avril 1881, il était affecté au corps expéditionnaire et mena les combats en Tunisie jusqu'au 30 juin 1881, après la chute de Tunis. Il y revint en février 1882 pour des opérations de pacification. Il resta en Afrique jusqu'à la fin de son service militaire, le 7 novembre 1884.

 
Le zouave Pierre Morisset est au centre de la photo de groupe, et pose sur la seconde. (collection JPM 1881/1884)


La conquête de l'INDOCHINE (1859-1885)

Les visées coloniales de la France en Indochine ont commencé en 1859 par une installation à Saïgon, puis par la maîtrise du delta du Mékong. Le Cambodge est devenu un protectorat en 1863. L’ensemble de la Cochinchine est occupé en 1867. En cherchant à s'approprier les provinces d’Annam et du Tonkin, l’armée française s’est heurtée à la présence chinoise. L’empereur d’Annam a fait appel à l’empereur de Chine qui lui a mis à disposition des rebelles mercenaires, les Pavillons Chinois. S’il a dû finalement accepter le protectorat français en 1883, le conflit avec les Chinois a duré encore deux ans, jusqu’au traité du 9 juin 1885 qui a signifié leur abandon.

Jean-Auguste Rabaud, soldat du 111ème Régiment d’infanterie, est envoyé pour la Campagne du Tonkin, du 15 avril au 20 septembre 1885. Il en reçut la médaille commémorative.

Jean-Auguste Rabaud est né à Saint-Étienne du Bois en 1862. Il est appelé sous les drapeaux le 2 décembre 1883. C’est donc pendant son service militaire qu’il a participé à cette guerre coloniale loin de la Vendée. Il a retrouvé la vie civile le 20 juillet 1887.

A la retraite, il s’est retiré chez son fils Lucien à Bouaine. Ce petit homme sec a vécu autour de la Place des Halles de longues années puisqu’il décéda à l'âge de 98 ans.

Les Poilus en campagne dans les colonies

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Le conflit du LEVANT 1925-1927 : GUILLON Raymond

La France, à qui la Société des Nations avait attribué le mandat sur la Syrie en 1920, doit faire face à une importante révolte dans ce pays entre 1925 et 1927. L'opposition venait surtout des Druzes, exaspérés par les méthodes du général Sarrail, un jacobin laïciste et intransigeant nommé par le Cartel des gauches qui pratiquait une administration directe, sans discernement ni égard envers les élites et les coutumes locales.
Du milieu du mois d'octobre 1925 au mois de mai 1926, les Français se trouvent en difficulté. La répression menée par l'armée française permet aux insurgés de grossir leurs rangs. Ils isolent Damas en attaquant les voies de communication, le chemin de fer qui relie Damas au Hedjaz, ainsi que la route menant vers Beyrouth, les ponts et les lignes télégraphiques. Les Français sont harcelés dans la ville même par les rebelles. De plus, l'insurrection s'étend au Liban où une garnison française est attaquée.
Les Français prennent le dessus sur leurs assaillants après l'intervention de deux colonnes de secours et le bombardement de la ville du 18 au 20 octobre. D'autres bombardements de Damas auront lieu en mai 1926

Près de 40 000 soldats, parmi lesquels des hommes venus de métropole, ont été engagés au Levant, soutenus par une artillerie nombreuse, des dizaines d’avions et un régiment de chars de combat FT.
La révolte a entraîné une réorientation politique du mandat avec la séparation des pouvoirs entre civils et militaires. Le bilan des pertes humaines est d'environ 10 000 morts syriens, surtout des civils, et de 2 500 à 6 000 soldats français, disparus ou morts au combat ou des suites de maladies.

GUILLON Raymond Francis Joseph

Fils de Guillon Alexandre et de Deniaud Marie
Né le 24/8/1905 à St Philbert de Bouaine (Le Chiron des Landes)

Classe : 1925. Numéro matricule de recrutement : 44
Soldat du 8ème régiment d’Infanterie présent en Syrie pour le Conflit du Levant. Mort de maladie à Damas le 14 octobre 1926, non mort pour la France.


La plaque dans le cimetière de Saint-Philbert de Bouaine

De la SYRIE à l'INDOCHINE : LEFORT Pierre

Fils de Lefort Jean-Baptiste et de Guillou Ursule
Né le 27 juin 1900 à St Philbert de Bouaine
MOBILISATION - Profession : cultivateur Domicile : la Sècherie

Classe : 1919. Numéro matricule de recrutement : 681

Campagnes :
Tunisie en paix  : du 18 septembre 1920 au 23 mars 1921
Levant en guerre : du 24 janvier au 22 juin 1922
Levant zone des Ports : du 23 juin 1922 au 11 mars 1924

Engagé volontaire pour quatre ans le 13 décembre 1919 à la mairie de La Roche-sur-Yon au titre du 8ème Régiment d’Infanterie coloniale. Arrivé au corps le 16 décembre 1919, soldat de 2ème classe. Passé le 24 juin 1920 au 19ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais. Nommé caporal le 11 août 1920. Passé au 4ème Régiment d’Infanterie coloniale le 7 novembre 1921 à Toulon. Passé le 24 janvier 1922 au dépôt des Isolés Coloniaux, s'étant embarqué le dit jour à Marseille à destination de l'Armée du Levant et affecté au 17ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais qui devient 17ème Régiment de Tirailleurs Coloniaux le 1er mai 1923. Nommé caporal fourrier le 20 juillet 1923.

Rengagé pour deux ans le 8 octobre 1923 à compter du 13 décembre 1923. Passé le 4 février 1924 au dépôt des Isolés Coloniaux de Beyrouth. Rapatrié le 3 mars 1924 et affecté au 3ème Régiment d’Infanterie coloniale. Nommé sergent le 1er juillet 1924. Libéré du service actif après six ans de service. Renvoyé dans ses foyers le 13 décembre 1925.

Nommé garde républicain mobile à pied et affecté pour ordre à la 11ème Légion de Gendarmerie. Arrivé au corps le 1er novembre 1927. Passé le 1er avril 1928 à la 18ème Légion de Gendarmerie. Désigné pour servir au détachement de Cochinchine / Cambodge. Embarqué à Marseille le 9 décembre 1930. Affecté au détachement de la Gendarmerie de Cochinchine / Cambodge. Débarqué à Saïgon le 9 janvier 1931. Promu maréchal des logis chef le 10 septembre 1934. Congé en France le 2 mai 1935. Embarqué à Marseille le 13 décembre 1935. Débarqué à Saïgon le 6 janvier 1936. Promu adjudant à pied le 8 novembre 1939. Indochine en guerre contre l'Allemagne le 1/9/1939. Au pouvoir des forces japonaises le 9/3/1945. Interné à Saïgon le 4/7/1945. Remis à la disposition des autorités françaises le 12/9/1945. Réintégré au détachement de gendarmerie d'Indochine-Sud le 1/12/1945. Rapatrié et embarqué le 29/3/1947. Débarqué à Toulon le 16/4/1947. Admis à faire valoir ses droits à la retraite le 21/11/1947. Se retire à St Philbert de Bouaine.

Décorations :

Médaille commémorative Syrie Cilicie

La Guerre d'ALGERIE (1954-1962)

Vingt siècles de l'histoire de l'Algérie

De novembre 1954 à juillet 1962, trois millions de militaires français, appelés et engagés, ont lutté contre les combattants du FLN algérien. Ce qui était alors nommé "maintien de l'ordre" est maintenant reconnu comme une guerre.
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La commune de Saint-Philbert compte un de ses enfants parmi les morts de ce conflit, Jean Baudry. Appelé dans le Génie, il a été victime d'un accident. Il repose dans le cimetière communal et son nom est gravé sur une plaque ajoutée au monument aux morts de la Grande Guerre.


Le guide du militaire appelé en Algérie


Le témoignage de Marcel Bonhomme

Le carnet de Marcel Bonhomme

Les commandos par Marcel Bonhomme


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