Sans l'instituteur qui enseignait dans la petite école du village de la Noue-Morin, au cours des années 1870-1871, il n'y aurait jamais eu le moindre souvenir de nos morts durant cette guerre. En effet, cet instituteur avait eu l'idée d'écrire sur un mur de sa classe la liste de nos soldats morts.
Inférieure dans son effectif et dans son armement, l'armée française capitula devant les prussiens à Sedan, le 2 septembre 1870. L’hiver fut extraordinairement rigoureux ; la plupart des soldats n'avaient ni tentes, ni couvertures ; quantité de blessés moururent de froid et de maladie. L’armée du nouvel Empire Allemand fut victorieuse au Mans, le 12 janvier 1871 ; la paix revint en mars 1871. Cette courte guerre avait coûté beaucoup de sang et la vie des soldats suivants :
BÉZIAU Auguste, du bourg, mort le 23 février 1871 à l’Hôpital Civil Saint-Laurent ;
BITON Auguste, de Beauséjour, mort le 20 janvier 1871 au siège de Paris ;
BOUANCHEAU Pierre, de la Ganachère, mort le 19 septembre 1871 à l'Hôpital de Besançon ;
BOQUET Jean, de la Goulinière, décédé à l’Hôpital de la Rochelle ;
BREANT Alphonse, de la Roulière, mort à l’Hôpital de l'Ecole d'Alfort ;
CHATELIER Armand, de Landefrère, mort à l’Hôpital de Versailles, le 18 mai 1871 ;
CLERGEAU, de l'Héraudière, mort au cours du siège de Paris ;
COUPRY Armand, de la Noue-Morin, mort à l’Hôpital du Gros Caillou, le 22 décembre 1870 ;
DUGAST Jules, de la Ségouinière, mort à l’Hôpital de Bicêtre, le 15janvier 1871 ;
DURET Jean, de la Bordinière, mort à l’Hôpital de la rue Diderot à Paris, le 11 janvier 1871 ;
GATINE Pierre, de la Haute-Monnière, décédé durant le siège de Paris ;
GOILLANDEAU Auguste, du bourg, disparu ;
GOILLANDEAU Baptiste, de la Garloupière, décédé à l’Hôpital de la Rochelle ;
GUILLET Julien, de la Postière, mort sur le champ de bataille ;
GUILLET Henri, de la Postière, disparu ;
HERVOUET Eugène, de Beauvais, mort le 21 mars 1871 à l'Hôpital de la Charité à Paris ;
MOREAU Samuel, de la Valotière, mort le 19 avril 1871 à l’Hôpita1 belge de Sainte-Chrétienne ;
NEVEU Alexandre, de la Grolle, mort à l'Hôtel-Dieu de Rennes, le 28 décembre 1870 ;
PÉNISSON Pierre, du bourg, mort à l’Hôpital Civil du Mans, le 6 janvier 1871 ;
SAUNIER Constant, de la Reparnière, mort à l’ambulance du camp de la Rochelle, le 3 mars 1871 ;
SAUNIER Victor, de la Reparnière, mort au camp de la Rochelle, le 22 février 1871.
A ces 21 noms, il faudrait ajouter 15 soldats de la Garde Nationale, mobilisés et qui sont morts dans leurs familles des suites de la guerre.